vendredi 30 décembre 2011

lundi 5 décembre 2011

David et Ève à la ferme


Nous sommes toujours en vie mais bien fatigués!
Après avoir descendu la côte en profitant des plages et des attractions touristiques, nous sommes rentrés dans les terres à la hauteur de Brisbane pour trouver du travail, question de renflouer la petite caisse. N'ayant rien trouvé en téléphonant directement aux fermes, nous avons fait appel à un service de référence du gouvernement, le National Harvest Trail, qui nous a donné une référence pour ramasser des oignons à Gatton.

Après avoir fait des provisions pour une semaine, nous nous sommes rendus dans cette petite ville agricole (pas si petite tout de même). Lever à 4h du matin lundi pour être au point de rendez-vous à 5h am, la seule info qu'on avait. Sur le chemin, des vans embarquaient des groupes de travailleurs asiatiques et de backpackers paumés. Après avoir suivi une van qui roulait tellement vite sur les chemins de campagne qu'on s'est perdu, on est arrivé dans le rang après 45 min d'auto. Abandonnés à notre sort devant une rangée d'oignons avec des sécateurs et un panier (le contremaître était trop occupé pour nous montrer comment faire, regardez votre voisin qu'on nous a dit), on a constaté qu'on était entouré de Français, tous dans la même situation que nous. Hahaha.

Les oignons poussent sous terre, comme le disait si bien Fardoche dans sa chanson, alors pour cueillir un oignon il faut en tirer un paquet par les feuilles, et une fois sorti de terre il faut couper celles-ci et la racine. Plein de petits oignons parmis les mauvaises herbes. On commence penché, puis on se rend compte qu'à genoux, c'est plus facile.

Au téléphone, on nous avait fait miroiter qu'on cueillerait 3 ''bins'' par jour à 40 $ la bin. Youhou. Vous auriez dû voir l'air découragé des travailleurs quand le tracteur a amené d'immenses casseaux de 4 pieds par 4 pieds, par 1 mètre de haut. C'est ça, une bin? À deux, David et moi, ça nous a pris 4 heures de travail pour en remplir une seule. Si on fait le calcul ça fait 5$ heure. Après une bin, on s'est cassé avec d'autres Français qui étaient aussi écoeurés que nous (c'est ce qu'on entendait autour de nous ''Putain, fait chier, on se casse'') et à qui on a donné un lift. On a failli ne pas être payé, ils nous ont dit le matin qu'on serait payé le vendredi, gentille arnaque parce que personne ne reste une semaine pour se faire payer à la fin... On a couru après le patron et on a été chanceux de récupérer notre 40$.

C'était sûr qu'on allait pas continuer les oignons... Coup de chance!!! On avait eu un contact d'un couple de Français rencontré sur la route 3 semaines auparavant, de la ferme où ils avaient travaillé. On avait appelé le proprio qui nous avait dit qu'il nous rappelerait s'il avait besoin de quelqu'un. Eh bien, il nous a rappelé pendant qu'on cueillait les oignons! Le soir même on y était. Allélullia! (Mais nos mains ont senti l'oignon pendant une semaine...).
 

Pour faire une histoire courte, on travaille sur une ferme d'avocat dans un village nommé Blackbutt (j'ai ri aussi, mais j'ai appris après que c'était le nom d'un arbre), à 200 km au Nord Ouest de Brisbane. David travaille à la cueillette dans les champs et moi au tri/empaquetage dans le shed. On est payé 19$ de l'heure temps plein, le fermier nous laisse rester sur sa ferme gratuitement, utiliser la cuisine commune, le frigo, les toilettes et douches à notre guise. On a été SUPER chanceux, c'est un emploi rêvé pour les voyageurs comme nous, de bonnes conditions comme celles-là sont extrêmement rares (ya beaucoup d'exploitation et de scam). Notre patron, Terry Clark, est un homme généreux et fair, qui met la main à la pâte avec nous. Sa ferme est immense, en fait il en possède 4, et fourni une méga chaine d'alimentation en avocats.
Je travaille de 7h à 4h, David de 6h à 4h. C'est tout nouveau pour nous mais on s'en sort très bien, mon patron trouve que nous faisons du bon travail et on s'entend bien avec nos collègues (enfin on côtoie des Australiens!). Y'en a déjà une qui m'a invitée à aller faire de l'équitation sur ses chevaux. Youpi!


Nous allons rester ici jusqu'au 16 décembre (ça fera 6 semaines de travail, le temps d'amasser une bonne somme avant de continuer). Nous avions hâte de travailler un peu, ça donne un nouveau défi, favorise les rencontres et permet de faire les choses concrètement. À s'écraser sur la plage au gros soleil trop brûlant d'Australie, pendant plusieurs jours, on finit par se sentir un peu inutile, on a le goût de bouger. En tout cas, dans mon cas, alors ça tombe bien.






Je vais devenir une super experte des avocats, j 'étais loin de me douter qu'il y  avait tant de choses à savoir à leur sujet. Je suis crevée de mon travail de chaîne de montage (ça n'arrête jamais d'arriver!), il faut se coucher tôt, mais on se fait des belles sorties la fin de semaine. Et le patron nous prépare un party de Noël...dans le hangar d'empaquetage!
(Ève)